∗ Qui est à même de proposer des solutions ? Comment trouver une solution européenne reposant sur une solution démocratique ? Qui doit être impliqué dans ces décisions ? A quoi pourrait ressembler le droit de participer aux décisions politiques des citoyens ?
La contribution d’Olympe répond aux questions posées pour clôturer la phase 2 :
Dans le but de remédier à la privation de parole que connaissent les citoyens européens qui n’ont pas la possibilité de s’exprimer, ne pourrions-nous pas imaginer, à l’échelle européenne et sur le modèle de la France, une sorte de grand conseil de quartier ?
Il existe en France un dispositif intéressant ; les conseils de quartier. En effet, ce système mis en place depuis février 2002, consiste, dans les grandes villes de France comprenant plus de 80 000 habitants, en un regroupement d’un échantillon de ces citoyens, dans le but de débattre de l’orientation politique de celui-ci, et de participer à la gestion municipale.
Il semblerait pertinent d’envisager, au niveau européen, la mise en place d’un dispositif similaire qui permettrait d’intégrer l’opinion des citoyens européens aux décisions prises à l’échelle de l’Union européenne.
Les conseils de quartier « européens » réuniraient, tous les six mois, un échantillon de citoyens représentatif de la population de chaque pays membre. Ceux-ci seraient désignés par tirage au sort, à la manière de la désignation des jurés français, et pourraient ainsi s’exprimer sur la politique européenne à conduire, afin de l’influencer.
Ceux-ci se rassembleraient dans les capitales des pays détenant alors la présidence du Conseil de l’Union européenne. Effectivement, en admettant le fait que la présidence ne serait cédée exclusivement qu’aux pays faisant partie de la zone euro, cette rotation permettrait d’évoquer, à chaque conseil, le cas d’un autre pays de l’Union européenne. Cependant, s’il s’avère nécessaire d’évoquer les difficultés que connaît un pays en particulier, comme c’est actuellement le cas pour la Grèce, le conseil donnerait alors la priorité à ce sujet, afin de livrer au plus vite un avis, bien que celui-ci soit simplement consultatif.
Cependant, il est vrai que ce dispositif pose quelques problèmes. En effet, le financement global de cette initiative, mais en particulier celui du séjour des participants (transport, hébergement, alimentation...) imposerait d’importantes dépenses. De plus, l’implication des membres du conseil, sur laquelle on pourrait émettre des doutes compte-tenu de l’impossibilité de refuser le devoir qui leur serait alors imposé, ainsi que l’efficacité contestable de cette initiative qui n’accorderait qu’un pouvoir consultatif à cette assemblée, nous amènerait à nous interroger sur le réel impact de ces rassemblements.
En outre, la tâche complexe, et encore une fois couteuse, de trouver un lieu suffisamment spacieux et ergonomique pour permettre à l’ensemble des participants de débattre constituerait, encore une fois, un considérable frein à la mise en place de ce projet.
Mais il est possible de parer à ces problèmes. En effet, l’Union européenne avec une aide de quelques milliers d’euros de chaque pays membre, ainsi que celle de différents « sponsors » souhaitant soutenir cette démarche, pourrait s’acquitter des frais engendrés.
Afin de créer une réelle motivation de la population à participer à cette démarche citoyenne, les grandes villes accueillant le conseil de quartier « européen » pourraient organiser diverses activités culturelles et sportives en mettant clairement en avant l’Union européenne et sa monnaie, ainsi les citoyens seront interpellés, et montreront, théoriquement, un certain enthousiasme à la vue de ce dispositif auquel ils seront supposé avoir envie de participer. Pour s’assurer de l’efficacité de cette initiative un homme politique ayant les compétences requises serait présent à chaque conseil pour orienter la parole des membres du conseil, et ainsi d’assurer de la pertinence des débats.
Pour ce qu’il en est du lieu dans lequel se tiendrait ces réunions, de nombreux bâtiments déjà existants et destinés à des débats comme celui qui s’instaurerait pour les conseils de quartier « européens » pourraient être utilisés.
Pour conclure, on peut dire qu’il est possible d’associer les citoyens européens aux prises de décisions effectuées en Europe. Ceux-ci peuvent donner leurs avis, et apporter d’intéressants points de vus, idées et solutions aux problèmes rencontrés, il serait donc profitable de les intégrer au système politique européen.